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Les Chants furieux de Guillaume du Vintrais

Les Chants furieux de Guillaume du Vintrais

€15.00Prix

Iakov KHARON & Iouri WEINERT

Traduit du russe et adapté par Paul Lequesne

Publié avec le concours du CNL

 

130 pages

format 13 x 21.5

ISBN 978-2-84679-522-7

  • l'ouvrage

    L’origine de cette œuvre poétique est des plus singulières.

    Iakov Kharon et Iouri Weinert, tous les deux arrêtés en 1937 et condamnés à 10 ans de camps pour activité contre-révolutionnaire, se retrouvent dans un camp du Goulag. Les deux détenus travaillent dans un atelier du camp, se lient d’amitié et s’amusent à composer des sonnets stylisés pour le compte d’un poète français du XVIe siècle qu’ils baptisent Guillaume du Vintrais (l’anagramme du nom de famille de

    Weinert) et qu’ils dotent d’une biographie lacunaire.

    « Né en 1553, le gentilhomme gascon, duelliste et coureur de jupons, poète de la cour, ami (et rival) d’Agrippa d’Aubigny, compose des poésies contre le massacre de la Saint-Barthélemy ce qui le conduit à la Bastille et à être condamné à la peine de mort, peine commuée en exil en Angleterre. De retour en France, il rejoint Henri IV pour se battre à ses côtés. Il meurt en 1602 ».

    En 1947, leur peine purgée, les amis quittent camp avec 4 exemplaires du livre de Vintrais, fabriqués à la main, comprenant 40 sonnets, une préface et un portrait de l’auteur (photo du même Weinert avec une moustache et une barbe en pointe rajoutées au crayon).

    La nouvelle arrestation des deux « traducteurs » en 1948 et leur condamnation à l’exil perpétuel compliquent considérablement le travail: ils composent les sonnets séparément et en discutent par correspondance. En fin de compte ils parviennent à un corpus de cent sonnets qui ne seront publiés qu’après leur mort, en 1989.

    Ces sonnets écrits en russes, il y a 80 ans, de forme stricte mais très élégante, frappent par la richesse de leurs métaphores et par la force inouïe de leurs images. C’est un concentré d’esprit de liberté et de dignité humaine.

    Le traducteur Paul Lequesne « reconstitue » le texte français que les deux « traducteurs » russes auraient pu avoir à traduire. Faisant preuve d’une grande inventivité, d’une rare élégance et d’extrême justesse, il (re)crée une importante œuvre poétique du passé et rend à la littérature française un de ses poètes les plus injustement oubliés.

  • les auteurs

    Iakov Kharon est né en 1914 à Moscou. Dans les années 20 il vit à Berlin avec sa mère, dactylographe dans une représentation commerciale soviétique. Passionné de cinéma, il assiste, en 1926, enthousiaste, à la première projection du Cuirassé Potemkine d’Eisenstein. En 1932 il rentre à Moscou et travaille dans les studios Mosfilm comme ingénieur du son sur de nombreux films. En août 1937 Kharon est accusé d'activités contre-révolutionnaires et arrêté. Condamné à 10 ans de camps, il est envoyé en Sibérie Orientale où il fait connaissance de Iouri Weinert. Il n'est définitivement libéré qu'en 1954, après la mort de Staline. Il continue de travailler dans le cinéma jusqu'à sa mort en 1972.

     

    Iouri Weinert est né en 1914 à Léningrad. En 1929 son père, enseignant et historien de l’architecture et sa mère, chercheuse à l’Institut de littérature russe, sont arrêtés et exilés à Iaroslav. La famille et Iouri lui-même sont arrêtés et exilés plusieurs fois. En 1937 il est arrêté une nouvelle fois et envoyé dans les camps sibérien. Il meurt en 1951.

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